Lamentation lente

 

Dans la nuit du coeur
la lente goutte de ton nom
glisse et tombe et brise et déploie
en silence son eau.

 

Légère sa blessure exige quelque chose
et sa déférence courte et infinie,
comme le pas d'un être qui s'égare
soudain entendu.

 

Soudain, soudain perçu
et dans le coeur répandu
avec l'insistance triste et le déploiement
d'un rêve froid d'automne.

 

La roue épaisse de la terre
fait rouler sa jante humide d'oubli
coupant le temps
en d'inaccessibles moitiés.

 

Ses dures voûtes couvrent ton âme
répandue dans la terre froide
avec ses pauvres étincelles bleues
volant dans la voix de la pluie.

 

 

(Pablo Neruda)

 

Commentaires (1)

1. Minos 30/08/2010

C'est un plaisir pour les oreilles et un dur labeur pour le coeur

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site